«Je suis semblable à celui qui portait sa brique pour montrer au monde comment était sa maison.»
Bertolt Brecht
On m’a souvent posé cette question : comment je me considère en tant qu’artiste ? Ma réponse a toujours été la même : Je me considère comme un travailleur immigré. Mon travail consiste à examiner ce que c'est d'être un artiste, lorsqu'il se sent étranger à son propre contexte culturel, voire à son propre rôle.
De cette nécessité, de cette urgence permanente de penser l’exil, est né le projet du Pavillon de l’Exil, comme un projet itinérant, proposant une cartographie parallèle, une géographie libre d’expositions temporaires, sous la forme d’escales dans différents pays. Le projet pose la question de l’exil comme un nouvel espace à réinventer, à repenser et finalement à investir. Il veut interroger de manière à la fois globale et spécifique les liens entre les différentes formes de déplacements, qu’il s’agisse de la situation du migrant travailleur, de l’expatrié, du refugié ou encore de l’exilé de guerre, de catastrophes naturelles, de problèmes économiques, de persécutions politiques ou raciales.
Le Pavillon de l’Exil veut investir et franchir toutes les frontières, revisiter les expériences de l’exil et en réactiver les traces dans l’Histoire. Où commence l’exil et où se finit-il ? Sommes-nous tous égaux face au déplacement et à l’exil ? De qui sommes-nous les exilés ?
Le Pavillon de l’Exil n’existe pas en tant qu’architecture même si proposition est faite aux architectes de l’imaginer. Mais ce sont bien les œuvres des artistes, plasticiens, musiciens, écrivains poètes, performeurs qu’ils soient exilés ou que leur œuvre traite du déplacement qui construisent ensemble ce pavillon protéiforme et nomade. Son voyage est composé d’escales dans des structures artistiques, des institutions, des lieux éphémères, sous forme d’expositions, de publications ou de rencontres. À chaque escale, les œuvres et les documents d’archives sont repensés en fonction du lieu et de son histoire.
mounir fatmi,
Juin 30, 2016
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Les « Fils » sont des sortes de bouliers dont les boules seraient remplacées par des petites sculptures de personnages.
Ici 25 figurines peintes dans tous leurs détails (Les Marocains) sont noyées au milieu de 1475 autres, peintes chacune d’une unique couleur vive.
J’ai réalisé cette sculpture auMaroc qui de pays d’émigration, devient de plus en plus un pays d’immigration.
Une multitude de couleurs qui évoquent, certes, la grande variété des cultures mais aussi les peintres voyageurs qui ont coloré l’art occidental grâce à leurs voyages ailleurs (Delacroix, Gauguin, Matisse, Klee ...)
La statistique tirée de la presse se voit ici visualisés, sculpté.
La grande taille du fil permet le vertige propre à notre monde inventorie en permanence et pourtant insaisissable.
De loin, les peintures, sculptures et installations de Guy Limone se lisent comme minimalistes et monochromes ; de près, ils révèlent une pratique artistique centrée sur les obsessions - avec la démographie et les statistiques, la couleur et la catégorisation, les miniatures. Prenant comme point de départ des statistiques arbitraires telles que «160 Américains sur 1000 possèdent un passeport» ou «18,8% des Grecs sont obèses», Limone crée des infographies 3D qui visualisent ces données, généralement à l'aide de minuscules, figurines en plastique peintes à la main, attachées ensemble ou disposées en tableaux complexes sur table; dans son installation de 1996, « 67 857 habitants au mile carré », il a visualisé la part moyenne des terres de Manhattan pour chacun de ses habitants. Travaillant autant comme taxonomiste qu'artiste, Limone réalise également des collages monochromes qui mêlent des images d'œuvres d'art célèbres à des fragments issus des médias de masse - affirmant un ordre esthétique sur un monde inondé d'informations et d'images.
25 sur 1500 migrants dans le monde sont des marocains, 1500 painted plastic elements (ech 1/87e) threaded on a fishing line 480 cm high. Courtesy: the artist.
«Je suis semblable à celui qui portait sa brique pour montrer au monde comment était sa maison.»
Bertolt Brecht
On m’a souvent posé cette question : comment je me considère en tant qu’artiste ? Ma réponse a toujours été la même : Je me considère comme un travailleur immigré. Mon travail consiste à examiner ce que c'est d'être un artiste, lorsqu'il se sent étranger à son propre contexte culturel, voire à son propre rôle.
De cette nécessité, de cette urgence permanente de penser l’exil, est né le projet du Pavillon de l’Exil, comme un projet itinérant, proposant une cartographie parallèle, une géographie libre d’expositions temporaires, sous la forme d’escales dans différents pays. Le projet pose la question de l’exil comme un nouvel espace à réinventer, à repenser et finalement à investir. Il veut interroger de manière à la fois globale et spécifique les liens entre les différentes formes de déplacements, qu’il s’agisse de la situation du migrant travailleur, de l’expatrié, du refugié ou encore de l’exilé de guerre, de catastrophes naturelles, de problèmes économiques, de persécutions politiques ou raciales.
Le Pavillon de l’Exil veut investir et franchir toutes les frontières, revisiter les expériences de l’exil et en réactiver les traces dans l’Histoire. Où commence l’exil et où se finit-il ? Sommes-nous tous égaux face au déplacement et à l’exil ? De qui sommes-nous les exilés ?
Le Pavillon de l’Exil n’existe pas en tant qu’architecture même si proposition est faite aux architectes de l’imaginer. Mais ce sont bien les œuvres des artistes, plasticiens, musiciens, écrivains poètes, performeurs qu’ils soient exilés ou que leur œuvre traite du déplacement qui construisent ensemble ce pavillon protéiforme et nomade. Son voyage est composé d’escales dans des structures artistiques, des institutions, des lieux éphémères, sous forme d’expositions, de publications ou de rencontres. À chaque escale, les œuvres et les documents d’archives sont repensés en fonction du lieu et de son histoire.
mounir fatmi,
Juin 30, 2016
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