«Je suis semblable à celui qui portait sa brique pour montrer au monde comment était sa maison.»
Bertolt Brecht
On m’a souvent posé cette question : comment je me considère en tant qu’artiste ? Ma réponse a toujours été la même : Je me considère comme un travailleur immigré. Mon travail consiste à examiner ce que c'est d'être un artiste, lorsqu'il se sent étranger à son propre contexte culturel, voire à son propre rôle.
De cette nécessité, de cette urgence permanente de penser l’exil, est né le projet du Pavillon de l’Exil, comme un projet itinérant, proposant une cartographie parallèle, une géographie libre d’expositions temporaires, sous la forme d’escales dans différents pays. Le projet pose la question de l’exil comme un nouvel espace à réinventer, à repenser et finalement à investir. Il veut interroger de manière à la fois globale et spécifique les liens entre les différentes formes de déplacements, qu’il s’agisse de la situation du migrant travailleur, de l’expatrié, du refugié ou encore de l’exilé de guerre, de catastrophes naturelles, de problèmes économiques, de persécutions politiques ou raciales.
Le Pavillon de l’Exil veut investir et franchir toutes les frontières, revisiter les expériences de l’exil et en réactiver les traces dans l’Histoire. Où commence l’exil et où se finit-il ? Sommes-nous tous égaux face au déplacement et à l’exil ? De qui sommes-nous les exilés ?
Le Pavillon de l’Exil n’existe pas en tant qu’architecture même si proposition est faite aux architectes de l’imaginer. Mais ce sont bien les œuvres des artistes, plasticiens, musiciens, écrivains poètes, performeurs qu’ils soient exilés ou que leur œuvre traite du déplacement qui construisent ensemble ce pavillon protéiforme et nomade. Son voyage est composé d’escales dans des structures artistiques, des institutions, des lieux éphémères, sous forme d’expositions, de publications ou de rencontres. À chaque escale, les œuvres et les documents d’archives sont repensés en fonction du lieu et de son histoire.
mounir fatmi,
Juin 30, 2016
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Red Indian est un projet d’Orlando Britto Jinorio mené en collaboration avec le photographeJorge Cembranos qui explorait, à travers la photographie et la vidéo, les questions liées à l’identité, à la liberté, aux processus de transformation et à l’empathie envers l’« autre ».
L’artiste y puise dans des constructions imaginaires liées à son enfance, notamment sa rencontre avec un jouet, une petite figurine en plastique d’un Peau-Rouge, tout en instaurant un par-allèle et un hommage aux écrits de deux auteurs, Franz Kafka etLeopoldo Maria Panero, qui se sont intéressé aux questions de la perte, du désir et de la trans-formation.
Franz Kafka écrit en 1913 le texte « Désir d’être un Indien »au sein d’un recueil d’histoires, ses « Contemplations », un texte qui conduisit le poète espagnol Leopoldo Maria Panero à publier en 1970 un poème éponyme au sein de son célèbre ouvrage «Ainsi fut fondé Carnaby Street »(« Así se fundó Carnaby Street »).
Orlando Britto Jinorio crée parle biais de cet acte des espaces d’empathie et de réconciliation avec les nombreux autresPeaux-Rouges qui peuplèrent son enfance.
Formé en tant qu'historien de l'art à l'Université de Grenade, Espagne (1981-1986), il se spécialise dans l'art contemporain et il travaille depuis 1987 en tant que conservateur d'art contemporain et critique d'art. Parallèlement à ses collaborations artistiques spécifiques avec des artistes qui ont été fortement liés ces dernières années, il a décidé en 2013 de commencer à réaliser son propre travail artistique en construisant avec un groupe de collaborateurs le court métrage expérimental « Suite Ruin », son premier projet artistique. Ce court-métrage a été finaliste en 2014 aux festivals de courts métrages de Mumbai, au Noida Film Festival en Inde, au Salón Internacional de la Luz de Bogotá et au Video Festival Intermediaciones à Medellín, en Colombie.
Courtesy: the artist and Maëlle Galerie, Paris.
«Je suis semblable à celui qui portait sa brique pour montrer au monde comment était sa maison.»
Bertolt Brecht
On m’a souvent posé cette question : comment je me considère en tant qu’artiste ? Ma réponse a toujours été la même : Je me considère comme un travailleur immigré. Mon travail consiste à examiner ce que c'est d'être un artiste, lorsqu'il se sent étranger à son propre contexte culturel, voire à son propre rôle.
De cette nécessité, de cette urgence permanente de penser l’exil, est né le projet du Pavillon de l’Exil, comme un projet itinérant, proposant une cartographie parallèle, une géographie libre d’expositions temporaires, sous la forme d’escales dans différents pays. Le projet pose la question de l’exil comme un nouvel espace à réinventer, à repenser et finalement à investir. Il veut interroger de manière à la fois globale et spécifique les liens entre les différentes formes de déplacements, qu’il s’agisse de la situation du migrant travailleur, de l’expatrié, du refugié ou encore de l’exilé de guerre, de catastrophes naturelles, de problèmes économiques, de persécutions politiques ou raciales.
Le Pavillon de l’Exil veut investir et franchir toutes les frontières, revisiter les expériences de l’exil et en réactiver les traces dans l’Histoire. Où commence l’exil et où se finit-il ? Sommes-nous tous égaux face au déplacement et à l’exil ? De qui sommes-nous les exilés ?
Le Pavillon de l’Exil n’existe pas en tant qu’architecture même si proposition est faite aux architectes de l’imaginer. Mais ce sont bien les œuvres des artistes, plasticiens, musiciens, écrivains poètes, performeurs qu’ils soient exilés ou que leur œuvre traite du déplacement qui construisent ensemble ce pavillon protéiforme et nomade. Son voyage est composé d’escales dans des structures artistiques, des institutions, des lieux éphémères, sous forme d’expositions, de publications ou de rencontres. À chaque escale, les œuvres et les documents d’archives sont repensés en fonction du lieu et de son histoire.
mounir fatmi,
Juin 30, 2016
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